Aujourd’hui, 700 000 citoyennes et citoyens ont dit non.
Non à la loi Duplomb, adoptée sans réflexion et sans concertation. Une loi dangereuse pour notre environnement, dangereuse pour la santé des Français et qui éloigne notre pays d’un modèle agricole protecteur des agriculteurs comme de notre environnement.
Alors que la droite s’allie à l’extrême droite, il nous faut, plus que jamais, entendre l’aspiration légitime de millions de nos concitoyens.
Entendre les agriculteurs, qui voient leurs cultures dépérir face à la concurrence déloyale et au dumping social et environnemental. Et qui observent, médusés et en colère, la Commission européenne oser proposer une baisse de 20 % du budget de la politique agricole commune, qui entraînerait la ruine de milliers de nos compatriotes.
Entendre les consommateurs, qui ne veulent plus nourrir leurs enfants avec des produits remplis de néonicotinoïdes et d’autres pesticides destructeurs. Pour qui la santé ne devrait pas être un luxe mais un droit fondamental dans un pays aussi riche que le nôtre.
Agriculteurs, consommateurs : les uns comme les autres sont les victimes d’un système qui broie et qui épuise les ressources comme les femmes et les hommes.
Un autre chemin est possible. Nous avons le pouvoir de dire non. Mais pour cela, il nous faut des responsables politiques à la hauteur de leur devoir historique.
Monsieur le Président de la République, vous avez le pouvoir de ne pas promulguer cette loi.
Monsieur le Premier ministre, vous avez le devoir d’écouter les associations écologistes et de travailler avec votre Gouvernement pour imaginer une loi de réconciliation plutôt qu’une loi de fracture.
Madame la Présidente de l’Assemblée nationale, vous avez l’opportunité d’inscrire rapidement à l’ordre du jour de votre institution un débat sur la pétition déjà signée par plus d’un demi-million de Françaises et de Français, et qui continue de progresser.
Il en va de la souveraineté de notre modèle agricole. Il en va de la protection de notre environnement. Il en va de la santé de tous les Français.
– Dominique de Villepin